L’Âme du monde, première partie

Lors de mon dernier article, je vous mentionnais que j’étais à lire l’âme du Monde de Frédéric Lenoir et que je vous ferais part de mes commentaires le temps venu, et bien voilà, on commence!

Ce livre, telle une fable, traite de l’Âme du monde et s’inspire de ce que les anciens philosophes grecs, Anaxagore, Empédocle pour ne nommer que ceux-là, appelaient  »La force bienveillante qui maintient l’harmonie de l’univers’‘. Pour les croyants, cette force omniprésente évoque la formalisation du concept d’un Dieu qui répand sa providence. L’Homme a malheureusement, selon moi, ritualisé cette force invisible en l’encadrant dans un système de pratiques et de croyances, c’est-à-dire, une religion, et ce, au lieu de simplement accueillir cette force et de tenter de l’apprivoiser. Mais ça, c’est un autre débat!

Ce que j’aime du livre de Lenoir c’est qu’il soit justement agnostique, c’est-à-dire que l’on s’accorde pour dire qu’il n’existe pas de preuve définitive en faveur de l’existence ou de l’inexistence du divin et donc, l’on affirme et postule l’impossibilité de se prononcer. On reste neutre, sans parti pris, et l’on tente de simplement de comprendre ce qu’est l’Âme du monde avec la plus grande ouverture d’esprit possible.

Synopsis du livre:

Il s’agit de 7 sages(1) venus des quatre coins du monde qui se réunissent dans un monastère à Toulanka situé quelque part dans les hautes sphères des montagnes tibétaines. Deux jeunes adolescents, nommé Tenzin et Natina s’y trouve également. Les 7 sages s’efforceront de leur transmettre les clés de la sagesse universelle, de la sagesse du Monde. Pour ce faire, les 7 sages iront au-delà de leurs religions et de leurs rituels, de leurs divergences culturelles en s’appuyant principalement sur leur expérience personnelle. L’Âme du monde est un roman philosophique.

Il y a 7 principes universels et je reviendrai sur chacun d’eux dans un article ultérieur.

  • Du sens de la vie
  • Du corps et de l’âme
  • De la vraie liberté
  • De l’amour
  • Des qualités à cultiver et des poisons à rejeter
  • De l’art de vivre
  • De l’acceptation de ce qui est

D’emblée, j’annonce ma position : Je crois que nous sommes tous et toutes interconnectés, je crois à cette force bienveillante qui nous guide, qui nous indique le chemin à suivre et qui maintient l’harmonie de l’univers. Encore faut-il être à l’écoute des signes! Je crois qu’il s’agit simplement d’une question de vibrations, de matière et même de physique quantique! Le livre de Lenoir est empreint de cette force qui nous unit tous et toutes. Il y a des parallèles à faire avec l’Alchimiste de Paulo Colheo.

Le livre parsemé d’histoires dont les origines relèvent du bouddhiste, hindoue, soufie, etc. En voici, un exemple:

« Écoutez l’histoire de ce simple pêcheur qui se repose à l’ombre d’un palmier. Il savoure le bonheur d’être.
Un homme riche le croise et l’encourage à travailler davantage.
« Pour quoi faire » répond le pêcheur.
– Pour gagner de l’argent.
– Pour quoi faire ?
– Pour habiter une belle maison.
– Et puis après ?
– Avoir une grande famille.
– Et après ?
– Développer ton commerce avec tes enfants.
– Et après ?
– Après, tu seras tranquille et heureux de pouvoir te reposer.

– C’est déjà ce que je fais. »

Comme à l’habitude, je vous invite à me laisser vos commentaires, si le cœur vous en dit.

Ciao!

(1) Je présume que Lenoir, en nommant 7 sages a voulu faire référence aux 7 sages de la Grèce Antique.

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– peintures de Min Wae Aung

8 réflexions au sujet de « L’Âme du monde, première partie »

  1. Est-ce parce que je ne suis pas agnostique comme Monsieur Lenoir, mais parfaitement athée que je ne vois pas le monde tourner aussi rondement. À l’instar de Nietzsche et de Spinoza, je rejette Dieu d’emblée et toute transcendance en particulier de toute finalité. Partant de là, il est facile pour moi aussi de voir le monde comme un inextricable chaos où toutes lois ne sont que projection humaine pour tenter d’y vivre sans trop de souffrance. Pour ce qui est des mouvements au cœur même des atomes, seules les lois des probabilités sont en cause. Ainsi à la toute fin de sa vie Einstein fut obligé de renier sa phrase « Dieu ne joue pas aux dés ». Nietzsche disait d’ailleurs que les pires ennemis de la vérité ne sont pas les mensonges mais les convictions.

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    1. Bonjour m.m. et merci pour votre commentaire.

      L’agnostisme dont fait preuve le livre de Lenoir n’est peut-être pas nécessairement fonction des croyances de Lenoir. Je ne le sais pas, mais j’imagine que oui. Ceci étant dit, j’ai plutôt tendance à justement croire à l’inexistence d’un Dieu, du moins tel que les Hommes et la religion le perçoive. Je suis plutôt du coté de l’organisation scientifique d’un chaos organisé, de la ma référence à la physique quantique.

      Je ne suis pas certains que bien comprendre le lien que vous faites entre le fait que Nietzsche ainsi que Spinoza, rejetant le concept d’un Dieu formel et « l’inextricable chaos où toutes lois ne sont que projection humaine pour tenter d’y vivre sans trop de souffrance ». Est-ce dire que l’inexistence d’un Dieu mène vers le chaos (non-organisé).

      Merci !

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  2. Il ne s’agit même pas ici d’un Dieu formel, mais de toute transcendance qui pourrait expliquer ou justifier une quelconque organisation de l’Univers. D’où l’importance de l’adjectif « inextricable » que Spinoza emploie pour qualifier le chaos en question. S’il est inextricable, c’est qu’aucune loi (les théories ne sont pas des lois) ne vient supporter l’Univers. À mon humble avis vous avez raison de suggérer que l’inexistence probable de toute force transcendante n’implique pas le chaos que d’aucuns perçoivent dans l’Univers; mais j’ai la conviction que le contraire est vrai. De la même façon tous ceux qui n’y vois qu’harmonie, du destin des Hommes jusqu’au cœur des atomes, ont plutôt tendance à croire à transcendance d’une toute puissante force créatrice et organisatrice.

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    1. Merci pour vos commentaires m.m.

      Je vous cite :
      “ … Il ne s’agit même pas ici d’un Dieu formel, mais de toute transcendance qui pourrait expliquer ou justifier une quelconque organisation de l’Univers. …  » – Mais, qu’est-ce qu’un Dieu formel? N’est-ce pas justement une forme qui transcende toute compréhension humaine visant à expliquer, un tant soit peu, le comment du pourquoi? Descartes faisait référence à un Dieu malin (malin génie), le croyant capable de le tromper dans ces raisonnements (ceux de Descartes). – (réf. : http://la-philosophie.com/malin-genie-descartes).

      Je vous cite:
      “ … D’où l’importance de l’adjectif “inextricable” que Spinoza emploie pour qualifier le chaos en question. …  » – Je ne connais pas bien Spinoza, je vais aller (re)lire Spinoza à ce sujet, avez-vous des lectures dans ce sens à me suggérer?

      Je vous cite:
      “ … S’il est inextricable, c’est qu’aucune loi (les théories ne sont pas des lois) ne vient supporter l’Univers. … “ – Donc, si je suis votre façon de penser et que je remplace `inextricable` par `chaos`, justement, ce chaos peux nous sembler chaotique mais selon l’ordre du Monde, il peux très bien être organisé? Une sorte de processus qui nous échappes et qui est à la base de l’organisation du Monde.

      Donc je conclus que vous êtes athée (je le suis également), du moins d’un Dieu conçue par les Hommes et leurs religions. Mais a quoi croyez-vous, si je peux me permettre? Comment selon vous l’organisation du Monde semble fonctionner?

      Merci encore pour vos commentaires, j’aime bien vous lire!

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  3. Je ne suis pas croyant (d’où mon parfait athéisme). Je n’accorde d’importance qu’à ce que mes sens perçoivent. Je ne tente pas d’expliquer un monde que je ne comprends pas. Pourquoi les Hommes se tapent dessus ou pourquoi des électrons gravitent autour du noyau sont deux exemples de questions dont les réponses ne risqueraient malheureusement pas de m’apaiser de toute façon. Mais seulement pour ce qui concerne les rapports humains, puisque j’en suis un, j’accorde une certaine originalité aux théories du professeur Henri Laborit exposées brillamment dans son livre « La nouvelle grille », théories qui repose sur le simple postulat qu’une structure biologique ne recherche fondamentalement qu’une seule chose : sa propre conservation.

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    1. Merci pour le lien du professeur Laborit, je vais m’y référer.

      Je peux comprendre que les structures biologiques aient a cœur leurs propres conservations, mais est-ce pareil pour les mammifères que nous sommes?

      Par contre, ne croyez-vous pas que vos sens peuvent vous tromper? Socrate, Platon et Descartes y ont fais références a plusieurs reprises dans leurs écrits.

      Merci !!!

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  4. Bien entendu la fameuse nouvelle grille d’analyse du professeur Laborit prend en compte aussi bien la cellule jusqu’à la complexité des interactions des humains en société. Elle a ceci d’original qu’elle englobe avec plus de prudence toute autre grille d’analyse du comportement humain jusqu’ici établi par Marx, Freud, Reich, etc. Vous trouverez un très bref résumé de son livre passionnant au lien suivant: https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Nouvelle_Grille
    Quant à mes sens, effectivement ils peuvent me tromper. C’est pour cette raison que je n’ai pas dit que je ne me fiais qu’à eux, mais plutôt que je ne m’intéressais surtout qu’à ce qu’ils perçoivent, bien que les activités purement intellectuelles soient aussi sources de plaisir et tout aussi louables quand on en abuse pas.

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